Ceci est la septième partie de la nouvelle Saranghae.
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Sinon bonne lecture !
Rose prit une grande inspiration avant d’appuyer ses doigts tremblants sur l’interphone.
« Pile à l’heure, annonça la voix hachée de Lorna. Cinquième étage, la porte de droite.
— Merci, j’arrive tout de suite.
— J’espère que tu as des bonnes jambes : on n’a pas d’ascenseur. » dit la chimiste avant de raccrocher.
Rose entra dans le hall et commença son ascension. Elle appréhendait la soirée et surtout le face à face avec Jade. Parce que si cette dernière avait été claire sur les intentions de Lorna, Rose ne pouvait pas être aussi sûre d’elle quant aux siennes.
Elle arriva devant la porte et donna trois coups rythmés.
Lorna lui ouvrit et Rose eut le souffle coupé. Devant elle, la jeune femme était en short et brassière, ses cheveux retenus dans un chignon sommaire. Un grand sourire décorait son visage brillant et ses yeux plissés. Elle était resplendissante. Même si sa raison lui hurlait de ne pas s’emballer, son inconscient l’avait jetée dans un océan d’espoir, sans gilet de sauvetage. Lorna prit la parole et ramena Rose à la réalité :
« Entre je t’en prie ! Je t’aurais bien fait la bise, mais on vient de terminer notre séance de sport.
— Pas de soucis, dit-elle en passant la porte. Je suis arrivée trop tôt ?
— Non, c’est nous qui sommes en retard ! Oh top, tu as ramené plein de trucs !
— Excusez-moi, les coupa un jeune homme serviette sur les hanches qui traversait à toute hâte l’appartement.
— Erwan, mon colocataire. » expliqua Lorna.
Elles entrèrent dans le salon et Rose découvrit avec surprise Jade étalée de toute sa longueur sur le carrelage. Lorna lui donna un petit coup de pied amical dans les côtes avant d’ajouter :
« A la douche.
— Impossible, je n’ai pas encore retrouvé toute ma litho-énergie, répondit l’intéressée. Vas-y d’abord.
— T’es pas croyable ! Dois-je te rappeler qui a insisté pour faire cette séance ?
— Je te rassure, je ne regrette pas une seule seconde, dit-elle un sourire béat aux lèvres.
— Madame n’est pas insensible aux atouts d’un jeune kiné, chuchota Lorna à Rose. Je vais me doucher, ça ne te dérange pas que je te laisse seule avec cette loque ? Elle n’est pas méchante, juste un peu amorphe et puante !
— Aucun problème, répondit Rose, cachant au mieux son inquiétude.
— Je fais au plus vite, mais avant laisse-moi te débarrasser. »
Lorna récupéra son manteau et les légumes frais qu’on lui avait demandé avant de s’éclipser. Rose s’assit en silence sur le canapé et Jade, les yeux fermés et dégoulinante de sueur, entama la discussion naturellement :
« Comment ça va depuis le temps ? Les cours ne sont pas trop prenants ?
— J’ai pas mal de travail, mais rien d’insurmontable. Et toi ? demanda Rose plus par politesse que par intérêt.
— C’est le calme plat ! C’est pour ça que je viens embêter Lorna et son colloc’. Tu sais, je suis contente que tu aies accepté de venir. J’avais peur que … fin… Je suis vraiment contente que tu sois là. Lorna aussi d’ailleurs. »
Rose ne répondit pas, les propos hésitants de Jade l’avaient déstabilisée. Elle avait l’impression d’y entendre des remords.
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