Noémie – Overgrown

Noémie poussa le petit portillon rongé par la rouille, mais à mi-parcours celui-ci s’arrêta, bloqué par les ronces. Elle rentra le ventre et entra non sans difficulté dans la propriété. Elle se lança dans les herbes hautes, à tâtons, consciente que la végétation pouvait cacher aussi bien les crevasses que les couleuvres. Parsemés ici et là, des arbres centenaires l’observaient, attentifs à tous ses faits et gestes, que venait faire cette inconnue chez eux ?

Noémie continuait son avancée, la broussaille et les buissons semblaient sans fin, elle avait même l’impression que tout ceci devenait plus feuillu à mesure qu’elle s’éloignait de la route. Ici tout était calme, on entendait le vent danser dans les branches, les bourdons s’affairer dans les pétales, les oiseaux communiquer timidement. Pas de voiture, pas de klaxonne, pas d’annonces sonores, pas d’engueulade de couple, pas d’enfants qui hurlent de joie ou par pur caprice. 

En réalité, ce n’était pas tant le calme qui la fascinait, mais plutôt la sérénité que le lieu dégageait. Elle avait cette drôle de sensation que cette enclave hors du temps aspirait peu à peu ses tracas, un pas après l’autre. Son esprit se vidait, laissant la tranquillité s’installer. 

Au bout de quinze minutes de marche elle arriva au point de rendez-vous et retrouva son associé. 

« Te voilà enfin ! 
— Je t’avais prévenu, il y eu un accident sur le périph’.
— Alors t’en penses quoi ? Belle bête, hein ? 
— Il y a du potentiel, oui. Tu comptes en faire quoi ? 
— Une zone commerciale, il faudra juste racheter les trois parcelles voisines. J’ai vu le maire ce matin, ça ne devrait pas poser de problème. 
— Je vois. 
— Tu feras gaffe aux tiques en rentrant, ça doit être envahi. »

Noémie acquiesça silencieusement, son regard suivant la fuite d’une musaraigne dans les pieds de framboisiers. 


Image by congerdesign from Pixabay

Nous sommes le 24 et je vous publie le jour 14, j’ai 10 jours de retard. Certes. Mais j’ai fait 14 PORTRAITS ! Et ouais ! Alors peut être en retard, mais fière !

L’Inktober reste quand même un défi dessin, voici mes coups de cœur du jour :

Noémie – Overgrown
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