Guillaume s’étala sur son lit perplexe. Il revenait de son entretien de stage et ne savait pas trop quoi en penser. Quand son prof lui avait parlé du projet, il avait trouvé ça aussi farfelu que dingue. Le chercheur espérait trouver une âme charitable qui accepterait de passer un mois avec lui, pour comprendre l’intérêt des rayures sur les pelages, comme chez les Zèbres. Sans réfléchir Guillaume s’était proposé, se voyant déjà dans la plaine africaine suivre les troupeaux aux jumelles.
Il s’était levé aux aurores, trop excité à l’idée de parler des préparatifs du voyage. Autant dire qu’il était tombé de haut quand on lui avait présenté les vaches noires de l’équipe. Sa mère lui avait toujours dit que chaque mot avait son importance, et dans l’intitulé du stage, le mot comme n’était clairement pas là en décoration.
Donc son stage au milieu de la brousse pour observer les Zèbres s’était transformé en atelier peinture dans l’élevage bovin de la fac. Parce que c’était bien de peinture qu’il était question : peindre des bandes blanches sur les vaches et voir s’il y avait une différence avec leurs copines qu’on n’aurait pas customisées. On nageait en plein délire, mais tout le monde trouvait ça parfaitement censé.
Un thésard le voyant déconcerté par la situation, essaya de lui remonter le moral en lui expliquant que tout le monde passait un jour par la case art déco et qu’il ne fallait pas en avoir honte. Il commença à lui expliquer que sa collègue taguait des guppies et que lui-même passait deux heures tous les matins à mettre des petits points de couleurs sur le dos de ses pucerons. Malgré la sincérité évidente du bonhomme, ce n’eut pas l’effet escompté.
Guillaume ne savait plus s’il avait passé un entretien dans le monde réel, ou bien si pendant la nuit il avait atterri au pays des merveilles.
Image par Ian Lindsay de Pixabay
Pour celui-ci j’ai eu un petit peu de mal à trouver l’angle, et puis cet après-midi je suis tombée sur cet article qui m’a bien fait rire quand j’ai réalisé qu’on avait dû refiler le travail à un stagiaire. Et voici Guillaume !
L’Inktober reste quand même un défi dessin, voici mes coups de cœur du jour :