J'ai pas eu mon mot à dire.

Pardon ? Répète le moi encore une fois, je ne suis pas certaine d’avoir bien entendu ce que tu viens de me dire ! J’ai pas eu mon mot à dire. Sérieusement ?! Comment peux-tu me dire ça ? Comment peux-tu laisser sortir ces mots aussi simplement et facilement de ta bouche ? Dis-moi que je rêve ! J’ai pas eu le choix. Mais arrête ! Je t’en prie arrête… On parle de ta vie !
C’est de ta vie à toi dont on parle là !
Ne te laisse pas avoir comme ça ! Bats-toi, prends les choses en mains ! Ne laisse pas les gens décider à ta place ! Tu as assez fait attention aux autres, suivi les avis de tout le monde et fermé ta gueule pendant toutes ces années, alors merde ! Dis merde au monde, aux autres, aux cons et prends-toi en mains !
Ce n’est pas aux autres de décider à ta place.
S’il te plait…
C’est comme ça.
Ne me parle pas avec cette voix. Combien de temps as-tu pleuré ces derniers jours pour qu’elle sonne comme ça ? Tu me dis que ça va, mais tu mens. Ça s’entend. J’entends cette douleur au fond de toi. Celle de ton désespoir, et ça me tord les boyaux. Tu t’en veux de n’avoir rien fait, je le sais. Et ce, même si tu me prétends le contraire.
J’entends les clignotants. Tu t’es arrêtée sur le bas-côté pour appeler. Qu’est-ce que tu fais dans cette voiture à cette heure-ci ? Tu dis que tu sors pour ne pas penser à tout ça, pour te changer d’air, mais là dans cette voiture toute seule à quoi penses-tu ? Rentre chez toi, prends des cochonneries, installe-toi sur le canapé et mets toi un film à la con. Ne reste pas dans cette foutue bagnole !
Tu t’en veux de ne pas avoir fait plus entendre ta voix et de subir cette situation. Tu t’en veux d’avoir encore une fois cédé, d’être encore une fois celle qui acquiesce en silence.
Et moi… Si tu savais comme je m’en veux de ne pas pouvoir te dire tout ça. J’ai des sentiments tellement contradictoires. La colère me monte au nez en même temps que les larmes. J’ai envie de te hurler de te bouger le cul; et dans le même temps de te prendre dans mes bras, te dire que tout va bien se passer.
Mais tout ce que j’arrive à faire c’est te mentir, te faire croire que je m’en fiche et que je gobe tes conneries. Je me dégoûte. Je n’arrive même pas à te dire quelques phrases simples pour t’aider. Ces phrases préfabriquées vides de sens mais qui font toujours plaisir à entendre.
Pleure autant que tu as besoin, mais promets moi que quand ce sera fini tu te prendras en main.
Tu es importante. Ta vie est importante. L’avenir t’appartient.
Je t’en prie entends ces mots cachés dans mes paroles. S’il te plaît, comprends ce que je n’arrive pas à te dire.
Ne lâche rien.


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