Rina poussa la porte du restaurant, assez mal à l’aise. Un serveur en costume, surmonté d’un nœud papillon, lui indiqua que ses patrons avaient réservés la salle à l’étage. Elle le suivi, penaude, dans un escalier luxuriant, une de ces créations d’un ancien temps. De l’extérieur la scène devait être amusante, une nana en jeans et en basket emboitait le pas à un serveur en chaussures parfaitement cirées.
Il la débarrassa de son manteau et lui indiqua poliment la salle. À peine avait-elle posé un pied sur la moquette, son corps ne pensait qu’à une chose : s’enfuir. Autour d’elle les costards et les robes de soirées discutaient gaiement.
Elle regretta amèrement de ne pas connaître les quartiers parisiens, personne ne lui avait parlé d’un tel standing ! Elle comprenait mieux le regard désabusé du serveur, quand elle avait dévoilé un T-shirt, sérigraphié de motifs dessinés de sa main, caché sous son manteau.
Elle baissa les yeux espérant que personne ne la remarquerait. Son regard tomba sur ses Stan Smith, dans d’autres circonstances elle en était fière de son édition limitée en parfait état, mais là, elle les aurait échangés volontiers contre des escarpins.
Elle se sentait minable, deux heures à se préparer, elle avait choisi avec attention chaque pièce de sa tenue, de la paire de chaussettes à son élastique qui retenait ses cheveux crépus. Devant le miroir elle s’est senti fière et forte, maintenant elle n’avait qu’une envie, se cacher.
« Oh dear ! »
Elle leva les yeux vers l’origine de cette exclamation et manqua de s’étouffer quand elle remarqua qu’une robe de soirée rouge la pointait du doigt. La femme traversa la salle faisant claquer des talons de 10 cm sur le vieux parquet, s’approchant dangereusement d’elle.
Rina jeta un œil par-dessus son épaule dans l’espoir d’y voir un autre individu, un animal ou bien un chariot de nourriture, n’importe quoi qui pourrait attirer l’attention de cette femme. Il n’en fut rien.
L’inconnue arriva à sa hauteur, sourire aux lèvres, coupe de champagne à la main. C’était une dame très distinguée, d’une quarantaine d’années, le genre de personne qui dégage cette aura de respect. Rina allait se prendre une réflexion cinglante, c’était de ce genre de personne qui ne rigole pas avec les codes. Elle prit la parole la première.
« Je m’excuse, je ne savais pas qu’il y avait un dress code pour ce soir. »
Son interlocutrice lui rit au nez.
« Vous venez avec le T-shirt le plus original qui l’air était donné de voir et vous vous excusez ! Allons jeune fille, un peu de confiance ! Il n’y a pas de dress code juste de la fainéantise. Au lieu de vous excusez, dites-moi plutôt où vous avez acheté ce petit bijou ?
— Je … C’est-à-dire … C’est moi qui l’ai fait. »
La femme resta silencieuse le temps de comprendre l’information et de la transpercer d’un regard rempli d’admiration. Son chef d’équipe s’approcha d’eux, en chemise blanche et cravate bleue marine, un sourire victorieux décorant son visage.
« Tu voulais quelqu’un qui sorte des sentiers battus pour la nouvelle collection. Je pense que j’ai trouvé la bonne personne. »
Image par PublicDomainPictures de Pixabay
On est sur un passage un peu compliqué. Je m’explique : j’ai écrit les textes il y a un moment, suffisamment longtemps pour prendre du recul et voir ce qui cloche, pas assez pour voir ce qui va. Donc la mise en page et en ligne est difficile, parce que je trouve ça mauvais et j’ai envie de tout changer voire tout jeter. Et du coup je prends encore et encore du retard … Bref j’espère que vous arriverez à voir un peu ce qui va !
L’Inktober reste quand même un défi dessin, voici mes coups de cœur du jour :
Surtout surtout, ne jamais jeter un texte.
Bon courage pour la suite.
J’y travaille j’y travaille mais c’est pas facile ! Merci pour le soutien ! 🥰🐾