Il y avait des livres partout, éparpillés au sol ou rangés soigneusement sur les étagères qui tapissaient les murs. Olivier s’aventurait, chiffon à la main, dans les dédales de l’histoire littéraire. Et que ça brille avait dit son responsable. Il avait écopé de dix heures de travaux d’intérêts généraux pour un tag. Certes, ce n’était pas très judicieux de sa part et effectivement à trente piges il avait probablement mieux à faire. Néanmoins, il avait espéré s’en sortir avec un simple rappel à la loi, ou au pire une petite amende, mais le juge avait été plus original. Voilà comment il s’était retrouvé faire la poussière dans les archives d’une vieille librairie parisienne.
Un par un, il attrapait chaque bouquin, vérifiait la référence et lui donnait un petit coup de jeune. Il y en avait pour tous les âges et pour tous les goûts. L’enseigne reprenait tous les bouquins qu’on lui apportait pour leur donner, un jour peut-être, une seconde vie. Alors qu’il avait été élevé dans un milieu ou le mot littérature cachait un grand monstre qu’il ne saurait jamais apprivoiser, ici le libraire ne voyait aucun problème à mettre du Zola avec Twilight ou bien les mémoires de De Gaulle à côté de sombres romans érotiques. Il n’arrivait pas à savoir si le bonhomme manquait de sérieux dans son travail, ou s’il évoluait dans un monde parallèle au sien.
Il commençait enfin à en voir le bout, plus qu’une petite demi-heure et il aurait fini. Il attaqua la dernière pile de livres, pressé d’en finir. Bizarrement, elle le contenait qu’un seul et unique ouvrage « Le roman de Merlin » d’un certain Robert de Boron. Alors qu’il s’interrogeait sur l’organisation soudaine de son hôte, ce dernier vint l’éclairer.
« C’est un CDI qui s’est débarrassé de toute le série, plus au programme paraît-il. C’est bien dommage, le seul Merlin que connaîtront les gosses c’est l’adorable sorcier, un peu fou, de chez Disney. Tu l’as lu ?
— Oh, vous savez je ne suis pas trop livres. Et puis le roi Arthur, bon voilà. Le mec était fantastique, il a réussi avec son pote enchanteur dans la poche, emballé c’est plié.
— Son pote enchanteur… Vous savez quoi, vu que vous avez bien bossé je vais vous en offrir un.
— C’est très gentil, mais il sera plus utile à quelqu’un d’autre.
— J’insiste ! Et puis vous avez bien vu le nombre que j’ai récupéré, il va me falloir des années pour tout écouler. »
Olivier le regarda emballer avec précaution un exemplaire. Au moins il aurait un livre pour faire sérieux dans les transports.
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Autre texte que j’ai commencé sans savoir où j’allais ! Au début je voulais partir sur un truc fantastique, mais j’ai vite compris qu’il me fallait beaucoup plus de temps pour développer une légende qui tient la route et j’avais rien dans les cartons. Et puis de fil en aiguille on est arrivé dans cette arrière-boutique avec Olivier. Même si les textes ne sont pas ouf, quand j’arrive à pondre quelque chose de potable sans y avoir réfléchi avant, j’en suis super fière !
J’ai accumulé pas mal de retard, mais je compte bien continuer à mon rythme les portraits ! J’espère qu’ils vous plaisent !
L’Inktober reste quand même un défi dessin, voici mes coups de cœur du jour :