Flore sentait le froid mordre son visage. Chaque inspiration la brûlait, du bout de ses lèvres jusqu’au plus profond de ses poumons. Dans le noir, éclairée de sa petite lampe frontale, elle gravissait, hésitante, le chemin caillouteux. Un pied après l’autre, elle essayait de trouver les appuis les plus sûrs. Elle commençait à sentir la douleur dans ses jambes et son sac de rando plein à craquer pesait de plus en plus sur ses petites épaules.
Mais elle n’était pas seule à porter cette charge. Devant elle, son fidèle compagnon à quatre pattes ouvrait la voie. Reliés ensemble, son husky lui apportait la force nécessaire pour continuer à avancer.
Ils venaient de passer les 2000 mètres, l’arrivée était proche. La fraîcheur matinale se glissait entre les fibres de ses vêtements, malgré les nombreuses couches. Ils étaient bientôt arrivés, elle ne pouvait pas abandonner aussi proche du but. Lucky jetait régulièrement un œil vers elle, comme pour l’encourager.
L’aube s’installait timidement dans le ciel, lui donnant une teinte rose sans pareil. Peu à peu le massif fut noyé par les premières lueurs, prêt à accueillir l’aurore et accompagner leurs derniers efforts. Ils accélérèrent la cadence dans un dernier shoot d’adrénaline et arrivèrent au sommet après près de quatre heures de marche.
Flore détacha son chien et s’approcha du bord de la falaise fascinée. Elle avait imaginé son arrivée pendant toute la montée, elle se voyait courir vers le vide en criant à plein poumon. Mais ce spectacle l’avait rendue bouche bée. Elle s’assit en tailleur, Lucky se coucha à côté d’elle et ils observèrent l’horizon s’habiller d’un dégradé jaune-orangé. Puis, très vite les contours du soleil se dévoilèrent.
Flore caressa son chien, souriante, consciente de vivre un moment hors du temps.
Image par lokalsportessen de Pixabay
Sixième portrait ! Et celui-ci m’a donné du fil à retordre ! Au début, je voulais à tout prix faire autre chose que le chien, le prendre comme un adjectif et le traduire par rauque ou costaud. Mais rien ne me satisfaisait vraiment, tout me paraissait très cliché. Je me suis résiliée et un certain nombre de retournage de cerveau j’ai découvert Flore.
Il y a quelques temps, j’avais publié un texte dans le même style Ma faim. J’ai eu peur que ça fasse redite, mais je l’avais écrit il y a un petit moment et il n’avait pas du tout le même ton. Dites moi si vous avez une préférence pour l’un des deux !
J’ai commencé le défi avec une journée de marge, j’écrivais le jour J et je publiais le J+1. Cependant ce week-end je n’ai pas pu suivre le rythme et je me retrouve à écrire et publier en J+1. C’est très frustrant, parce que du coup j’ai vraiment zéro recul dessus. J’espère rattraper ça dans la semaine.
L’Inktober reste quand même un défi dessin, voici mes coups de cœur du jour :