Louna enfourcha son vélo, direction la fac. Elle entra rapidement dans le petit bois qui permettait de gagner de précieuses minutes, par rapport au trajet sur le goudron. Notamment quand on partait juste, voire en retard.
Il avait plu la veille, le sol était gadouilleux, son jeans allait être recouvert de boue. Génial, elle allait encore avoir le droit à une remarque désobligeante de sa prof de marketing.
Perdue dans ses pensées, elle vit trop tard la racine, sortie de terre, pour l’éviter. Louna perdit l’équilibre et s’étala dans la boue. Elle se releva en pestant, la sécurité ne la laisserai même pas entrer dans les bâtiments dans cet état. Quelle plaie cette racine ! Elle donna un coup de pied dedans pour extérioriser sa colère. Un grognement se fit entendre, puis la racine se déplaça sous ses yeux, opérant une sorte de demi-tour.
Louna recula, apeurée. Le bout de bois disparu de son champ de vision, la panique lui monta à la gorge, quelle mauvaise blague était-ce ? Le fracas des branches brisées et des feuilles déchirées retenti dans la forêt. Elle avait envie d’hurler de peur, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Une masse informe avançait vers elle. Une odeur d’œuf pourri envahissait ses narines à mesure que la chose approchait.
Ses jambes tremblaient, son souffle était désordonné et le battement de son cœur se répercutait avec force dans ses tempes. Elle était terrorisée, et l’objet de sa peur avançait inexorablement, toujours plus gros, plus oppressant.
Dans un dernier pic d’adrénaline elle attrapa son vélo et démarra au quart de tour, sans regarder derrière elle. Elle pédalait comme une folle, fuyant ce que son imaginaire n’osait lui montrer. Au bout d’un temps, qui lui parut infini, elle quitta le bois et entra sur le campus.
La respiration chaotique elle arriva enfin devant les amphis. Elle posa le pied au sol et avança chancelante vers le porte vélo. Elle croisa le regard de l’agent de sécurité, de la main il lui fit signe de ne pas rentrer. Elle regarda son reflet dans la porte vitrée. Son tailleur était couvert de boue, son visage livide, ses cheveux en pagaille, c’était évident qu’il ne la laisserait pas passer.
Elle cligna des yeux une fraction de secondes et son image de pouilleuse disparue pour celle d’une guerrière digne d’un jeu vidéo. Derrière elle se dressait un dragon colossal, les écailles vert sombre, portant une armure d’une brillance sans pareille.
Louna s’écroula au sol, inconsciente. C’était trop pour un lundi matin, le ventre vide et sans caféine.
Image par SplitShire de Pixabay
Un planning est fait pour ne pas être suivi ! Je suis complément à la bourre, mais c’est pas grave, j’ai bien l’intention de faire toute la liste !
L’Inktober reste quand même un défi dessin, voici mes coups de cœur du jour :