Je vais vite, je suis une femme pressée. Je marche d’un pas sûr dans les couloirs du métro, bousculant et critiquant ceux qui osent ne pas monter quatre par quatre les escalators. Il faut dire qu’après une journée à trimer, avec une heure supplémentaire grignotée sur ma pause repas, les 45 minutes qui me sépare de mon domicile ne me rendent pas particulièrement aimable.
Arrivée chez moi, je commande un Delivroo et je m’affale sur le canapé. La journée est passée sans que je la remarque, il fait déjà nuit alors que je n’ai pas souvenir d’avoir vu le soleil. Comme un filet d’eau qu’on essaie de retenir entre ses doigts, le temps m’échappe aussi vite qu’il s’écoule.
Du temps vide et creux, que je perds chaque jour. Quand, je vais me coucher je n’arrive à pas savoir ce que j’ai fait exactement des dernières 24 h. J’ai l’impression d’avoir brassé sans cesse du vent sans arriver en sortir quelque chose de concret.
Depuis quand ma vie a pris un virage à 180° à pleine vitesse sans que je m’en rende compte ?
Parfois, j’aimerais appuyer sur pause pour que cette course sans fin s’arrête.
Parfois, j’aimerais être celle qui s’accroupit au milieu de nulle part pour observer une plume entremêlée à une herbe folle plutôt que celle qui va l’écraser en pestant sur la boue qui salit ses chaussures.
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Très beau texte ! 😀 Comme quoi c’est pas la faute des parisiens s’ils sont pas aimables. Ils ont besoin d’aide les pauvres ! xD En tout cas, à côté de ce discours très parlant, j’ai beaucoup la petite note poétique de fin, à propos de la plume.
Merci ! J’avoue que cette petite plume m’a fait craquer !