Tennessee déposa son sac sur la table de son studio en soupirant bruyamment. En temps normal sa mère lui aurait demandé « Dure journée ? », elle aurait répondu « Oh que oui ! », avant de s’étaler sur le bar qui sépare la cuisine du salon. Elle aurait raconté ses petits malheurs alors que l’odeur de dîner envahirait peu à peu l’espace.
Mais voilà depuis deux mois elle habitait seule. Pas d’oreilles attentives pour l’écouter se plaindre, pas de bon dîner pour remplir son estomac de chaleur, juste elle et la fraîcheur de son logement étudiant.
Elle pouvait appeler, sa mère lui avait répété cent fois qu’elle ne devait pas hésiter. Mais elle n’avait pas envie de l’inquiéter pour rien. Parce que oui, ce n’était rien, juste des tracas du quotidien qui pesaient toujours plus sur ses épaules. Une espèce d’épuisement psychologique sans réel fondement.
Tennessee retira ses chaussures et enfila une paire de sur-chaussettes, dites pilou pilou. Ses amies lui avaient offert pour survivre aux soirées d’hiver. Elle attrapa son casque lança une playlist de K-pop.
Alors que les premières notes commencèrent à résonner dans ses oreilles, elle poussa la table, posa tout ce qui trainait sur le lit et installa son tapis de sport au centre de la petite pièce.
Tennessee, debout sur les cinq centimètres de mousse, ferma les yeux et se laissa transporter. La musique guidait ses mouvements désordonnés. Plus rien n’importait, son corps et son esprit ne faisaient qu’un. Ses pieds tapaient le sol avec vigueur marquant le rythme, ses bras se balançaient de haut en bas, son bassin ondulait de droite à gauche, ses lèvres mimaient approximativement les paroles.
Sa respiration devenait erratique, son cœur s’emballait dans sa poitrine, ses tympans souffraient du volume, son corps entier ruisselait de sueur, mais qu’importe elle continuait d’enchaîner les pas et les musique sans réfléchir.
Au bout de trente minutes elle arrêta la musique et s’assit à bout de force sur le tapis. Entre deux inspirations chaotiques elle sourit, ce n’était définitivement pas grand-chose.
Image par StockSnap de Pixabay
Et de vingt ! Je prends mon temps, mais j’avance ! Vingt portraits, je suis vraiment fière ! Il en reste encore onze, ils viendront quand ils viendront mais j’ai bien l’intention de terminer ce petit challenge personnel !
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